Le lycée Maillol aux portes de Sciences Po
EDUCATION. Le lycée Aristide-Maillol a signé une convention d’éducation prioritaire en 2003, avec Sciences Po Paris. L’objectif : préparer le prestigieux concours de l’école parisienne.
Prestige ne doit pas rimer avec inaccessibilité. C’est en tout cas la volonté de la convention signée entre Sciences Po Paris et une centaine de lycées dont celui d’Aristide Maillol. Tous les mardis et les vendredis après-midi, deux heures sont réservées entre 15 heures et 17 heures pour « l’atelier sciences po ». Sur la base du volontariat, des professeurs viennent donner des cours pour aider une quinzaine d’élèves à se préparer au célèbre concours de l’école politique. Ici, rien d’obligatoire et tout est basé sur le volontariat : les élèves ont le choix de venir. À quelques mois du concours, une première sélection a déjà été effectuée par le lycée et 10 élèves ont été retenus pour affronter le grand oral de la rue Saint-Guillaume, qui aura lieu en mai prochain.
Trois ateliers
Dans la salle de classe, c’est l’effervescence, les questions fusent. Les élections municipales et la crise politique française sont de toutes les conversations. Trois ateliers sont proposés aux élèves : l’actualité, qui vise à lancer le débat sur un sujet d’actualité choisi, l’entretien oral et l’étude d’une image. « Le but, c’est que tout le monde puisse en profiter », explique Paul Hernandez, professeur d’histoire-géographie et coordinateur de la convention. Élève en terminale économique et sociale, Vincent rêve de travailler dans le monde des relations internationales. Assidu aux ateliers, il prépare le concours de Sciences Po depuis trois ans. « Ici, c’est beaucoup moins structuré, je n’ai pas l’impression d’être en cours. On peut se permettre de débattre sur des sujets d’actualité différents et de connaître le point de vue de chacun », affirme le jeune homme. La convention n’a pas bouleversé seulement les aspirants au prestigieux concours, mais aussi les relations entre les professeurs et les élèves « J’aime le côté coanimation », renchérit Thierry Ferrano professeur de lettres classiques au lycée. « C’est aussi formateur pour nous car on enseigne une matière différente de la nôtre ». Certains jeunes n’hésitent pas à venir assister au cours sans pour autant prétendre à s’asseoir dans un amphithéâtre Rue du Bac. C’est le cas de Carla, en terminale Scientifique : « Je souhaite m’inscrire dans une université de médecine, mais je viens souvent aux ateliers car ça permet de m’intéresser à plein de sujets ». Deux élèves du collège Marcel Pagnol sont également venues assister à l’atelier.
Bon taux de réussite au Bac
« La convention a permis de vivifier tout l’établissement », assure Paul Hernandez. Le lycée s’est notamment aperçu que le taux de réussite au BAC était en augmentation. Il est passé de 70 % à 81,6 %. Mieux encore, les meilleurs résultats obtenus par les bacheliers inscrits aux ateliers : « plus de la moitié des jeunes qui participent aux conventions obtiennent une mention « Bien » voire « Très bien » au Bac », affirme le proviseur de l’établissement Joël Mallenguery, avant d’ajouter : « Sciences Po insuffle de l’énergie ».
Quelques chiffres sur la convention
1000 élèves de 100 lycées nationaux admis depuis 2001 grâce à la convention d’éducation prioritaire (CEP).
75 % des bénéficiaires sont des boursiers.
En 2013, sur 600 lycéens qui se sont présentés au grand oral à Paris, 151 ont été admis rue Saint-Guillaume.
Le lycée Aristide-Maillol a envoyé 43 élèves à Sciences Po Paris depuis 2003.