Les thermes font respirer Amélie-les-Bains
REPORTAGE. Ouvertes depuis 1986, les cures romaines d’Amélie-les-Bains sont la source principale de l’économie locale. Hôtels, restaurants et commerces, bénéficient toute l’année de la présence des curistes. Karen Latour et Marie Demeulenaere.
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«Nous avons connu un gros creux, mais depuis trois ans, l’activité reprend. » Effet papy boom ou culturel, les thermes ont de nouveau retrouvé leurs adeptes. « Le chiffre d’affaires est en hausse cette année encore », continue Sylvie Esperou, directrice des Thermes Mondony et Romains d’Amélie-les-Bains, dans la vallée du Vallespir. Pour elle, cette augmentation de la fréquentation est liée au fait que les « patients se sont recentrés sur leur santé ». Un retour aux années post-68, quand le thermalisme connaissait son véritable âge d’or.
Dans les Pyrénées-Orientales, cinq villes basent leur activité sur l’utilisation de ces eaux thermales. Mais chacune a sa spécialité : à La Preste, les infections urinaires, au Boulou le métabolisme. Car chaque eau dispose de ses propres caractéristiques. Amélie-les-Bains est quant à elle spécialisée dans le traitement des rhumatismes et des voies respiratoires. L’eau thermale, qui provient de neuf sources différentes, est fortement concentrée en soufre.
Peu de locaux
Face à ce regain d’intérêt pour les cures, la ville de 3500 habitants compte au moins autant de curistes pendant la haute saison. « La fréquentation est plus importante en septembre, octobre, novembre », indique Sylvie Esperou. « Nos curistes viennent essentiellement du Nord, du Paca et un peu de Languedoc- Roussillon. Mais nous avons peu de locaux. » Aussi, un curiste doit se loger, se déplacer, se nourrir sur place. Un vivier de demande considérable pour l’économie locale tout au long de l’année grâce à l’afflux des curistes. Pourtant, selon le président de l’association de commerçant d’Amélie-les- Bains, Patrick Brunaud, les commerces ont tendance à ne pas optimiser cette clientèle potentielle. Pour preuve, « nous sommes la seule ville où les commerces sont fermés le samedi. »
Sécurité sociale
Une cure coûte 550 euros au patient. Mais la sécurité sociale rembourse à hauteur de 65 %. « Dans certains départements, comme en Alsace où la culture thermale est forte, ce remboursement peut aller jusqu’à 90 %, grâce à des accords avec la caisse maladie », précise la directrice des thermes. Mais les prix, fixés par la sécurité sociale, augmentent tous les ans. Cette année, la revalorisation induite par la hausse de la TVA se fait à la charge du patient. Il devra débourser 1 euro à 1,50 euro en plus par jour de cure.
D’une durée de 18 jours exactement, les séjours en cure thermale ont donc une visée avant tout médicale. Pourtant, leur financement est régulièrement remis en question par le système d’assurance maladie et notamment par des « lobbys pharmaceutiques », détaille Sylvie Esperou. Les cures sont censées éviter au patient de se soigner par des médicaments. « Pour les cures en voie respiratoire, il faut compter trois ans pour qu’elles soient efficaces. Mais à La Preste, le souci est que les eaux guérissent dès la première fois. » Un problème quand on sait que le taux de fidélisation aux thermes d’Amélie-les-Bains avoisine les 50 %.
Diversification
Pour gagner de l’argent, et dépoussiérer leur image, les thermes doivent miser sur la diversification, comme la remise en forme, « mais sans se perdre. Nous ne proposerons pas de massage californien », affirme Sylvie Esperou. Aujourd’hui, cette activité parallèle au thermalisme médical ne représente que 5 % du chiffre d’affaires. Et comme les séjours spécifiques ou l’éducation thérapeutique, elle n’est pas prise en charge par la sécurité sociale. Autre outil de diversification, les cures du soir, « pour les actifs qui veulent prendre soin de leur santé ».